La Fille du Sang Ancien et la Dame Dragon [PV Ciri]

Date d'inscription : 18/11/2021

La Fille de [...] Dame Dragon

La Fille du Sang Ancien et la Dame Dragon [PV Ciri] Tw3_Casteldaccia

feat : Cirilla de Cintra

Je vais finir par croire qu'il ne pleut jamais dans cette région ! Quelle chaleur!Et ça fait plusieurs jours que cela dure. Le temps semble déconner complètement. Même dans la maison malgré ses vieille pierres, on finit par sentir la moiteur de l'atmosphère. Mais l'heure n'est pas à la passivité, aujourd'hui est un grand jour ! Oh oui ! Une amie vient me rendre visite. Outre mes activités à Beauclair, et mes deux compères, je ne croise pas beaucoup de têtes connues dans le coin. Les gens ont encore du mal à venir à Casteldaccia à cause de son histoire... Funeste.

A force d'envoyer des courriers dans tous les coins connus qu'elle fréquente, j'ai fini par avoir une réponse. Cirilla ! Je l'ai enfin retrouvé ! Cela fait des mois que nous nous étions pas écrites. Et disons que Beauclair n'est pas forcément sur sa route. Qu'importe. Elle vient et j'ai enfin un toit à lui proposer, alors qu'avant j'étais dans une tente ou dans des ruines elfiques en guise de logement. Et pas forcément grand chose à manger selon les régions.

Les travaux ont bien avancés, et j'en suis très fière. Le domaine a enfin la tête qu'il semblait avoir il y a plusieurs années. Les vignes qui sont naissantes grandissent bien et nous pourrions peut-être espérer d'en tirer quelque chose d'ici peu. L'intérieur a été refait, en essayant de garder le style d'origine. Le mobilier a été soit changé, soit rénové, sobre avec des couleurs douces.

Je n'ai pas très bien compris son dernier courrier. Un grand projet, écrivait-elle. Elle voulait changer les codes et établir ses propres règles de sorceleur... Je ne suis pas très emballée à l'idée de sorceleurs dans le Duché, m'enfin je me dit qu'avec elle, je ne risque rien. Après tout, j'ai mon protecteur à domicile et mon amour, je ne risque rien. Enfin j'espère.

J'ignore encore pourquoi Duny est parti comme une balle du domaine quand il a su que je recevais de la visite. Peut-être qu'il a peur qu'on le reconnaisse ? Quoiqu'il en soit, il avait bravé la chaleur pour se rendre en ville, seul Dettlaff était resté, se gardant bien de sortir en plein soleil avec ces températures très hautes. Il était resté dans une des caves, attendant certainement le crépuscule pour sortir.

Je suis nerveuse et excitée en même temps. Est-ce que j'ai changé ? Est-ce qu'elle a changé ? Est-ce que notre lien sera le même ? Tellement de questions et si peu de réponses. A l'ombre de la grange, je fixe l'entrée du domaine. Je peux entendre les sabots de cheval approcher...

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Date d'inscription : 30/12/2021

La Fille de Sang Ancien et la Dame Dragon

Iona & Ciri

Le temps était au beau fixe depuis des jours et la chaleur avait largement dépassé l'attente de Ciri. Elle avait attendu le soleil pendant ce qui lui avait semblé être des lustres, et à présent elle se rendait compte que c'était quand même un peu trop, en particulier ce jour-ci. La demoiselle transpirait à grosses gouttes tandis qu'elle chevauchait sa monture, un grand hongre bai qui la dépannait bien mais lui faisait constamment regretter sa chère Kelpie. Elles en avaient fait de la route ensemble ces deux là... hélas, un beau jour il avait fallu lui dire au revoir. Mais depuis, Ciri ne cessait de comparer toutes ses montures à Kelpie, et aucune ne lui arrivait jamais à la cheville !

Aujourd'hui était un grand jour. En effet, peu de temps auparavant, elle avait reçu une lettre de son amie Iona. Elle n'avait pas eu de ses nouvelles depuis un bon moment, les deux jeunes femmes étant constamment sur la route, mais ce jour là, elle avait tout de suite reconnu la fine écriture de son amie. Ciri se souvenait de leur première rencontre comme si cela c'était produit la veille, et pourtant plusieurs décennies s'étaient déjà écoulées depuis !

C'était un jour de grisaille, à Novigrad. Ciri avait été contrainte de s'y rendre afin de faire quelques achats chez l'apothicaire. En général, elle évitait un maximum de se rendre dans les grandes villes. Elle risquait beaucoup plus d'être reconnue et elle avait bien trop de personnes à ses trousses. Mais elle n'avait pas eu trop de choix... lorsque ses réserves étaient vides, il fallait bien s'arranger pour les remplir !
En ressortant de la boutique, sa capuche enfilé, elle fonça jusqu'à la ruelle sombre la plus proche avant de s'encastrer dans une personne qui semblait avoir la même idée en tête. Elle avait alors froncé les sourcils, tachant de faire taire la princesse qui vivait en elle et qui avait très envie de lui hurler de faire attention, puis se reprit à l'aide d'un léger sourire et d'un petit « oups, désolée ! », prête à repartir de plus belle. Ce ne fut que lorsqu'elle fut arrivée à bon port qu'elle se repassa en tête ce qui s'était passé. Elle n'avait pas fait attention sur l'instant mais la personne qu'elle avait bousculé était couverte d'un genre... d'écailles ! Étrange...
Elle l'avait alors revu par hasard une seconde fois, quelques semaines plus tard, et s'était alors un peu plus attardée sur son visage. C'était la première fois qu'elle voyait une telle chose. Était-elle un genre de dragon ? Ciri ne savait pas si c'était possible, mais elle avait déjà vu tellement de choses dans sa vie que pourquoi pas ! A partir de là, elle avait alors fait en sorte de suivre la jeune femme afin d'en apprendre plus sauf que tout ne s'était pas déroulé comme prévu. Et puis contre toute attente, elles avaient fini par devenir petit à petit deux super amies que pourtant tout séparait à la base.

Trois jours. Trois jours qu'elle chevauchait sous le soleil cuisant, direction Toussaint. Iona s'était apparemment installée dans une belle propriété et c'était avec une grande joie qu'elle s'y rendait malgré les risques qu'elle prenait en s'exposant de cette façon. Quand elle passa l'entrée du domaine, son regard fixa directement une forme humaine « cachée » à l'ombre de la grange.

- Ionaaaaaaa!!

Cria-t-elle en sautant de son cheval avant de l'attacher rapidement à une barrière tout en s'assurant qu'il y avait de l'eau à proximité. Puis elle fonça rejoindre la jeune femme, un grand sourire aux lèvres. Elle était vraiment ravie de la revoir depuis le temps. Des mois qu'elles ne s'étaient pas écrites et des années qu'elles ne s'étaient pas vues. Pourtant à première vu, rien n'avait changé.

- J'ai tellement de trucs à te raconter !!

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La Fille de [...] Dame Dragon

La Fille du Sang Ancien et la Dame Dragon [PV Ciri] Ciri-the-witcher

feat : Cirilla de Cintra

Une bombe aux cheveux blancs, à peine avait-elle pénétrée mon domaine que je ressentais la tempête qui sommeillait en elle. Etait-ce cela, la force de l’enfant d’une prophétie ? Etait-ce donc cela, cette malédiction dont elle me parlait tant et si peu à la fois. Mais entre deux enfants de prophétie, ya t-il vraiment besoin de paroles ?

Elle fonça vers moi et j’en fis de même, je l’ai prise dans mes bras et je l’ai serré doucement dans mes bras, nous faisant gentiment tournoyer. Elle avait encore grandi, ou c’est moi qui m’étais tassée ?

Elle me dit qu’elle avait tant de choses à me raconter, si elle savait ce que j’avais vécu moi aussi, ces derniers mois, voire, années ?

- Eh bien ma chère, sache que tu es la bienvenue en mon humble domaine et que tu peux rester le temps qu’il te plaira…

Je lui pris les mains.

- Tu es toujours aussi belle… Et je vois avec joie que ta cicatrice s’est estompée.

Je la tire amicalement vers l’intérieur de la maison principale, faisant un geste précis vers un des palefreniers pour qu’il s’occupe de la monture de mon invitée.

Une fois à l’intérieur, la fraîcheur des vieux murs nous saisissent toutes deux. Avec cette chaleur accablante au dehors, le frais nous fait du bien. Mes écailles crépitent moins fort. Le salon dans lequel nous nous trouvons a des tentures aux couleurs de Toussaint ; au-dessus de la cheminée se trouve un cadre avec un château imposant qui n’a pas l’architecture du Continent. La cheminée est faite en bois et en pierre taillées aux armoiries de Blancherive, ma cité natale, il y a tant de siècles. Posé sur le rebord de la cheminée, deux statues, une dame avec des oiseaux aux bras, encapée, la taille fine, et de l’autre, un homme en armure, avec un casque nordique et une épée plantée dans le sol devant lui. Le plafond est décoré de peintures avec des scènes agricoles et viticoles, comme les vendanges, la cueillette, les moissons, avec des moulures de bois. Nous nous installons alors face à une grande vitre qui donne vers les collines du vignoble, à l’ombre de ce soleil de plomb.

- Alors Ciri, quelles sont toutes ces choses dont tu as à me parler ? Des aventures, des rencontres ? L’amour peut-être ?

Pour ma part, je n’avais plus la notion du temps. Les événements s’étaient tellement enchaînés depuis trois ans. Une des hôtesses du manoir s’approcha avec un plateau, sur lequel se tenait un vin carafé à la robe envoûtante et deux coupes en argent. Se trouvait aussi une coupe à fruits avec des pommes, des poires et du raisin blanc. La femme me fit goûter le vin et à mon acquiescement elle nous servit toutes deux avant de repartir. Je fis un clin d’œil à Ciri.

- Tu es une grande fille maintenant, et tu n’as pas « Papa » pour te surveiller, alors profites ! Cuvée 1302, une de mes premières… Je ne suis pas encore une grande experte, mais il devrait beaucoup te plaire…

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La Fille de Sang Ancien et la Dame Dragon

Iona & Ciri

A peine arrivée qu'elle était déjà dans les bras de Iona. Leur rencontre avait été étrange, la seconde encore davantage, mais pourtant c'était comme si elles s'étaient toujours connues, comme si elles étaient nées pour se rencontrer.
Iona avait été la première véritable amie de Ciri. Non pas qu'elle n'en ait jamais eu à Cintra, mais c'était différent. Tout était différent. Elle savait qu'avec elle, elle pouvait tout dire, tout ce qu'elle avait sur le cœur, tout ce qui la touchait, tout ce qui lui faisait mal... et aussi toutes les bêtises qu'elle avait envie de dire ! Iona ne la jugeait pas. Ou du moins si elle le faisait, elle le faisait comme une amie devait le faire, avec justesse et compassion. Elle savait la remettre dans le droit chemin par ses conseils si Ciri venait à se perdre dans des histoires futiles, et savait également lui rabattre son caquet lorsqu'elle en avait besoin ! Et même si la princesse n'était pas du genre à la boucler sur l'instant présent, elle finissait toujours par se remémorer les bons conseils de Iona et faisait en sorte de les suivre au mieux.

« Eh bien ma chère, sache que tu es la bienvenue en mon humble domaine et que tu peux rester le temps qu’il te plaira… Tu es toujours aussi belle… Et je vois avec joie que ta cicatrice s’est estompée. »

Ses mains dans celles de Iona, Ciri était aux anges et un gigantesque sourire illumina à nouveau son visage.

- Merci ! C'est magnifique !! Depuis combien de temps es-tu de retour dans le coin ? Pour ma part, il y a tellement longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans la région que j'en avais oublié à quel point c'était beau!

Récupérant ses mains, elle pointa sa joue de son index droit avant de poursuivre.

- Oh ça ? Oui, Magyar m'a confectionné un onguent qui fonctionne du tonnerre ! Il faudrait que je te le présente un de ces jours, je suis sûre que vous pourriez bien vous entendre... Euh... je t'ai déjà parlé de lui, n'est-ce pas ?

En effet, son ami -de longue date- Magyar lui venait en aide régulièrement. Dès qu'il en avait la possibilité en tout cas. Il était plutôt calé en potions et lui avait appris énormément de choses sur la magie depuis que Ciri faisait sa vie de son côté. En revanche elle évitait de mentionner ce détail devant Yennefer, inutile de la rendre furieuse pour des broutilles.
Perdue dans ses pensées quelques instants, Ciri ne se rendit même pas compte que Iona l'avait traîné jusqu'à l'intérieur de la bâtisse. Elle ouvrit alors de grands yeux émerveillés, les mêmes que lorsque gamine elle avait découvert le château de Kaer Morhen. Tout était magnifique. Son regard s'attarda sur la cheminée. Elle lui rappelait presque celle de ses appartements, à Cintra.

« Alors Ciri, quelles sont toutes ces choses dont tu as à me parler ? Des aventures, des rencontres ? L’amour peut-être ? »

La jeune femme aux cheveux cendrés se re-concentra sur son amie. Si seulement elle savait ce qu'elle avait en tête ! Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ne prendrait pas peur... ce n'était pas gagné, mais elle comprendrait sûrement qu'elle n'avait rien à craindre. Néanmoins, il valait peut être mieux commencer par rattraper le temps perdu avant de se lancer dans les projets futurs. Alors tandis qu'une personne leur amenait un vin à l'odeur alléchante, la princesse prit une chaise et s'installa devant la grande vitre laissant passer un joli rayon de soleil.

« Tu es une grande fille maintenant, et tu n’as pas « Papa » pour te surveiller, alors profites ! Cuvée 1302, une de mes premières… Je ne suis pas encore une grande experte, mais il devrait beaucoup te plaire… »

- Heureusement ! A mon âge ça m'embêterait vraiment qu'on essaie de m'interdire quoi que soit ! C'est une chance que mon corps ne change plus... sinon aujourd'hui je ressemblerais à une vieille grand mère, c'est tout de suite moins flatteur!

Elle éclata de rire et trempa ses lèvres dans la coupe que Iona lui tendait. Son vin était délicieux, comme ce à quoi elle s'attendait. Il avait beaucoup de goût sans laisser ressentir aucune amertume. Il était fruité, sans être écœurant. Bref, du véritable vin de Toussaint, en mieux : c'était celui de son amie !

- J'ai beaucoup voyagé ces dernières années... enfin je veux dire, plus que d'habitude. Elle quitta son verre des yeux pour les reposer sur Iona avant de poursuivre. J'ai rencontré pas mal de gens en tout genre... j'ai également dû me cacher un moment... tu sais ce que c'est ! Du coup j'ai passé du temps à Dilligent, chez mon ami... on a bien rigolé, jusqu'à ce qu'on se retrouve face à un petit groupe de goules toutes puantes ! On était prêts à combattre, féroces comme des lions. Mais quand j'ai vu deux algoules pointer le bout de leur nez... franchement j'ai préféré prendre la poudre d'escampette. Elles sont bien trop intelligentes ces bougresses ! Pas envie de prendre des risques inutiles. En plus Magyar n'y connaît rien alors bon...

Buvant une nouvelle gorgée de vin, Ciri observait les réactions de son interlocutrice.

- Et toi alors??

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La Fille de [...] Dame Dragon

feat : Cirilla de Cintra

Quand elle me demanda depuis combien de temps j’étais revenue dans le coin, je ne sus pas quoi lui répondre. Le temps se déroule différemment pour les êtres comme nous, proche de l’immortalité. Le temps qui semble couler si vite pour les mortelles a une autre nature, est une autre notion que peu d’êtres dotés de pensée peuvent admettre. Jusque là, les seuls qui avaient su apprécié cette nature particulière du temps était dans le secteur ou presque : Dettlaff, Ciri, et Régis. Les autres étaient trop proches de la conception des mortels.

- Depuis combien de temps… je ne compte plus les années qui s’écoulent… J’ai perdu la notion du temps… Mais je dirai oui… Plusieurs années… J’ai fui, pour me mettre à l’abri, moi et un compagnon, que j’ai soigné et qui fait partie de ma famille désormais… Tu le rencontreras sûrement quand il fera moins chaud.

Quand elle revint sur son visage, elle parla d’un Magyar, semblerait-il un ami de longue date. Je ne me rappelle pas qu’elle m’ait parlé de lui dans ses lettres. Mais s’il a permis que sa cicatrice s’estompe et l’a hébergé quand elle était dans la galère, tant mieux. Il n’y a pas que des âmes pourries dans ce bas monde.

Tandis que nous rentrions à l’intérieur et que le vin était servi, mon regard s’attarda sur Fort-Dragon, le château à l’architecture imposante. Qu’était-il arrivé aux habitants de Tamriel ? Avaient-ils tous péris ? Restaient-ils encore quelque chose de mon ancienne maison ou tout n’était que poussière, détruit par le Numidium ? J’avais rencontré quelques réfugiés, mais ils étaient tellement peu…

C’est la voix de Ciri qui me tira de ma pensée. J’ai éclaté de rire à ses mots.

- Pourtant y en a qui essaient encore de te dicter ta conduite ! Ils échouent tous j’imagine ? Quant à ton apparence de grand-mère, je devrais dire quoi moi ? Tu es un bébé à côté de moi ma grande !

Elle semblait apprécier mon choix de vin. Après tout ce temps sans se voir je connaissais encore ses goûts. Les aromes de fruits-rouges et la robe d’un rouge carmin semblaient la ravir. Elle reprit la parole, me disant qu’elle avait beaucoup voyagé. Je pensais alors que je ne l’avais jamais connue statique, mais je me tus pour ne pas l’interrompre. A son récit, je songeais qu’elle aussi avait eu son lot de malheurs et de problèmes, notamment avec des Alghoules. Des créatures répugnantes mais qui une fois brûlées avec mon Thu’Um sont beaucoup moins dérangeantes. Je faisais un signe de tête pour lui faire comprendre que je suivais son récit en goûtant le vin et en le dégustant. Je pris une pomme et je croquais dedans, alors qu’elle me demandait quels étaient mes dernières anecdotes. Oula ! C’est qu’il y avait de quoi faire. Je pensais alors à Dettlaff, à la visite de Régis, puis l’arrivée de Duny. Et bien entendu notre relation naissante. Par où commencer…

- Quand je suis partie d’Oxenfurt, il y a… *je compte sur mes doigts* presque huit ans, J’ai erré longuement sur les routes. J’ai du pas mal me battre, et j’ai croisé un ou deux dragons en chemin. Ma fuite m’a amenée à la frontière de Toussaint non loin d’une ancienne forteresse vampire en ruines qui s’appelle Tesham Mutna. C’est là-bas que je rencontre un homme dont je sauve la vie de chasseurs de vampires… Je ne te fais pas un dessein, il est un vampire. Il est au bord de plonger alors que je nous cherche un toit dans la tempête, et hors de question de vivre dans la vieille forteresse. Je trouve alors ce vignoble, totalement en ruines et je nous y installe. Petit à petit je la rénove, d’abord, seule, avec le peu d’argent que je gagnais, puis avec l’homme que j’ai sauvé. Il s’appelle Dettlaff, et devine quoi, c’est un vieil ami de Régis Emiel que tu connais me semble.

Je fais une pause et je sirote le délicieux nectar dans ma coupe, et je termine ma pomme.

- Il y a un peu plus d’un an maintenant, Dettlaff a récupéré un de ses amis d’errance après que ce dernier se soit fait massacré par un cocatrix… j’ignore par quel miracle il était toujours en vie. J’ai réussi à le ramener lui aussi… Et…

Je ne peux pas m’empêcher de rougir un peu et de me planter mon nez dans la coupe avant de dire.

- Dernièrement… Lui et moi… On a… décidé de faire… Un bout de chemin…ensembles.

Je souris bêtement avec les joues rougies. Ciri était assez fine pour comprendre l’image. Une relation naissante avec un bel inconnu qui était ici depuis plus d’un an.

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La Fille de Sang Ancien et la Dame Dragon

Iona & Ciri

De ses grands yeux verts, Ciri écouta l'histoire de son amie. Elle avait, tout comme elle, parcouru un sacré bout de chemin ces dernières années, et fait des rencontres inattendues ! Elle avait sauvé la vie d'une personne dans un lieu nommé Tesham Mutna -rien que le nom du lieu aurait pu faire rêver la princesse, devenue petit à petit accro à l'adrénaline et aux découvertes en tout genre- et ce n'était pas une personne lambda, non c'était un vampire, rien que ça !

Figée d'intrigue devant son interlocutrice, Ciri posa son menton sur ses mains, les yeux braqués sur Iona qui lui disait que son ami viendrait probablement lorsque la chaleur se dissiperait un peu. Ce ne serait pas le premier qu'elle rencontrerait, et sûrement pas le dernier... C'était le problème avec Ciri, rencontrer une créature magique ? Une véritable formalité ! Cela mettait régulièrement Geralt hors de lui. Il lui reprochait de prendre des risques inutiles parfois. Certes il était lui-même ami avec un vampire, en qui il avait une confiance absolue, mais était-ce une raison de se lier avec tout le monde ? Comme si Ciri ne savait pas avec qui elle pouvait se lier ou non !

Elle sourit en repensant à la façon dont se terminait toujours ce genre de discussions. Elle lui rappelait qu'elle était une grande fille et plus une enfant, et qu'en prime elle avait un don que lui ne possédait pas. En effet, elle avait toujours su au fond d'elle, souvent sans même s'en rendre compte, si les personnes qu'elle côtoyait étaient de bonnes personnes ou non.
Revenant alors à Iona, elle répondit d'un signe de tête énergique lorsque le nom de Régis sortit de sa bouche.

- Oui, il est venu m'aider le jour où j'ai retrouvé Yennefer... franchement j'étais en assez mauvaise posture et sans lui, je n'ose pas imaginer ce qui me serait arrivé ! Je revois clairement la scène... Un nouveau sourire aux lèvres, elle repensa à tout ça avant de continuer. Il m'a secouru, mordant les hommes qui me retenaient, les vidant de leur sang au passage avant de me dire « Il y a des occasions, où il est tout bonnement impossible de résister à l'envie de boire un petit coup. Sois sans crainte, Sois sans crainte Ciri, Je me réjouis de t'avoir trouvée. Je m'appelle Emiel Régis. Cela pourra te sembler étrange, mais je suis un ami du sorceleur Geralt. Je suis venu avec lui pour te sauver. Tu ne dois pas avoir peur de moi. » Et là c'est sorti tout seul, je lui ai répondu que je n'avais pas peur mais que je devais sauver Yennefer!

Repenser à tout ça faisait remonter énormément d'émotions à Ciri, mais elle resta de marbre, pas question de fondre comme une friandise au soleil. Elle se contenta de continuer de sourire et se concentra à nouveau sur son amie. Ainsi, cette dernière avait aussi une nouvelle personne dans son entourage, et même apparemment dans sa vie ! Amusée, la blondinette, sourit alors un peu plus en voyant Iona rougir à cette évocation sans équivoque et pris la décision de la taquiner un peu.

- Dis donc, j'espère que tu t'es mariée avant, par la Toute Puissante Mère Mélitèle !

Elle éclata de rire avant de remettre le nez dans sa coupe. Pour reprendre un ton qui se voulait faussement sérieux, Ciri lui demanda alors pourquoi il n'était pas présent aujourd'hui.

- Avoue, il a eu peur de moi ! Enchaîna-t-elle d'un air malicieux. Promis, la prochaine fois que je viens, j'emmènerais Magyar, tes amis n'auront pas à supporter une horde de deux femmes bruyantes se raconter les derniers potins de leur vie !

Son verre terminé, elle le reposa délicatement sur la table, puis croisa ses mains tout en regardant Iona dans les yeux. Elle prit une bonne inspiration puis se remit à parler d'un air très sérieux cette fois.

- Ecoutes... la grosse nouvelle que je voulais t'annoncer en fait c'est... c'est que je vais ouvrir une école de sorceleurs, qui sera également ouverte aux femmes... Avant que tu ne dises quoi que ce soit... je sais que c'est sûrement pas un truc qui doit t'enchanter... Mais sache que tu n'auras rien à craindre !

Ciri aurait voulu lui annoncer de façon moins direct mais plus les minutes passaient et moins elle avait envie de se lancer en sachant que cela ne lui plairait probablement pas. Alors à un moment donné, elle avait dû se mettre un bon coup de pied au cul et s'était jetée à l'eau. Avec un sourire crispé, elle regarda alors ses mains qui lui paraissaient très intéressantes tout à coup.

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La Fille de [...] Dame Dragon

feat : Cirilla de Cintra

Ainsi donc elle connaissait Régis, et en plus, ce dernier lui avait sauvé la vie, je le reconnais bien là. Je ne dois pas le connaître aussi bien que Ciri, mais disons que nous avons partagé suffisamment de choses pour se connaître quand même. Je souris en coin tandis que la coupe tournait nerveusement dans ma main. Elle en avait vécu des choses elle-aussi. J’espérais qu’elle accepterait de prendre des vacances au vignoble bien méritée. Quand je me suis rendue compte de mon manège avec le verre, j’ai tout de suite arrêté ce petit manège, attendant avec le même sourire aux lèvres la réponse de son amie à son récit.

La réaction ne tarda pas. Elle plaisanta sur le fait qu’elle espérait que je me sois mariée avant devant leur Mélitéle (les fautes sont voulues). Je gloussais avant de répondre.

-Oublierais-tu ma chère, que je ne me suis jamais pliée au culte du continent, préservant les coutumes religieuses nordiques de mon pays natal ? Si je devais me marier, ce serait uniquement devant Mara, la Déesse de l’Amour et de la compassion.

Quand elle me demanda pourquoi Duny n’était pas là, elle enchaina en disant qu’il avait eu peur d’elle. Je ris sans doute nerveusement, mais dans ma tête, il semblait être réticent à l’idée de rencontrer d’autres gens, et qui plus est, susceptibles de le reconnaître. Mais par rapport aux portraits officiels, il avait maigri, avait une légère barbe et les cheveux plus courts. Je ris de bon cœur, quand à la suite de ses dires avant de finir mon verre.

L’air sérieux qui s’en suivit si soudainement manqua de m’étrangler de mon morceau de pommes. Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi un tel air ?

Le couperet tombe. Je tousse, manquant de m’étrangler en étouffant un juron en draconique.

- TU… QUOI ????

Naaan, j’ai mal entendu, ce n’est pas possible… Pourtant… Pourtant, elle allait faire ce dont elle rêvait tant, réformer les sorceleurs en créant sa propre congrégation. Elle connaît pourtant ma crainte des Sorceleurs… J’essaie de faire fi de ma trouille en essayant d’être la noble nordique guerrière que je suis et que je doive être en hommage à ma famille…

- Je… Eh ben… Quelle nouvelle. Ca va te surprendre, mais… Je te soutiens… Et si tu as besoin de fonds pour te lancer, ou de quelque aide… Forgeron, armurier, Ecurie,…Je suis là depuis longtemps et du coup Je me tiens à ta disposition… Je te dois bien ça…

Je pose mes mains gantées sur les siennes. Je sens mon sang de dragon qui crépite dans mes veines, je n’ai plus peur, je suis exaltée, excitée de me lancer dans un tel projet.

-Donc, il se pourrait que tu restes dans le coin histoire d’installer ton école ? On n’a pas d’écoles de sorceleurs dans le coin… C’est peut-être ce qui manque…

Je nous resserre du vin.

-Sache que je serai ravie, et honorée de t’accueillir dans mon humble demeure, ton projet est juste et à point nommé… Et que, je ferai de mon mieux pour t’aider à t’établir et à pérenniser ce projet.

Je lève mon verre, tout en songeant que Maman Yen et Papa Gégé ne vont pas aimer.

-A la réussite de ton projet et à l’ouverture prochaine de ton école !

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La Fille de Sang Ancien et la Dame Dragon

Iona & Ciri

« Oublierais-tu ma chère, que je ne me suis jamais pliée au culte du continent, préservant les coutumes religieuses nordiques de mon pays natal ? Si je devais me marier, ce serait uniquement devant Mara, la Déesse de l’Amour et de la compassion. »

Ciri avait gloussé avec son amie à cette évocation avant d'ajouter tout en levant sa coupe un « Gloire à Mara ! » . Évidemment les us et coutumes étaient différent là d'où elle venait. D'un autre côté, rares étaient les gens qui respectaient les coutumes à la lettre ici... ou ailleurs !

Vint ensuite la révélation et si la situation n'avait pas été si sérieuse et tendue, Ciri aurait éclaté de rire en voyant la tête qu'avait faite son amie. Elle paraissait à mi-chemin entre la crise cardiaque et l'excitation d'une gamine attendant un présent de ses parents. Honnêtement, c'était plutôt drôle à voir, mais la princesse ne pouvait pas se laisser aller tant qu'elle ne connaissait pas le réel fond de sa pensée. Ce serait tout ou rien... elle savait que ça lui ferait probablement un choc, étant donné que cela représentait tout de même un risque pour elle et les siens. D'un autre côté, elle pouvait faire confiance à Ciri, celle-ci ne permettrait aucunement que du mal soit fait à ses proches, et de manière générale qu'aucun mal ne soit fait sans raison à une créature humanoïde intelligente !
Comme elle le disait souvent d'ailleurs, les pires monstres qu'elle avait pu rencontré durant sa longue vie n'étaient pas des créatures, mais bel et bien des humains... Et puis franchement, avec tous ses pouvoirs et sa capacité à garder sa jeunesse éternelle, comment pouvait-elle se considérer elle-même comme un être humain à part entière ? Évidemment qu'elle était humaine, mais elle était aussi bien plus que ça, elle ne parvenait pas à l'expliquer autrement.

Toujours est-il que la seule crainte qu'avait Ciri à ce moment précis, c'était que la demoiselle ne se braque et ne la repousse pour son idée, sa folie. Comment pourrait-elle continuer si elle venait à perdre sa meilleure amie ? Non c'était sûr, elle n'y parviendrait pas et Magyar ne parviendrait jamais à lui remonter le moral totalement, et pourtant elle était certaine qu'il ferait tout pour, quitte à perdre tout ce qui faisait de lui ce qu'il était.
Geralt, Yennefer ? Il n'y parviendraient pas non plus, il ne fallait pas y compter. Alors que se passerait-il si elle était contre l'idée et qu'elle lui claquait définitivement la porte au nez ? Évidemment que Ciri se rebifferait sur le moment, quelle princesse se laisserait traiter de la sorte ?! Et puis ce serait la lente descente aux enfers... Elle s'imaginait très bien au plus bas. Elle se connaissait et savait de quoi elle était capable.

Perdue dans ses pensées -un véritable mélange de peur et de fierté- Ciri mit quelques instants à comprendre ce que Iona venait de lui répondre. « Je… Eh ben… Quelle nouvelle. Ca va te surprendre, mais… Je te soutiens… Et si tu as besoin de fonds pour te lancer, ou de quelque aide… Forgeron, armurier, Ecurie,…Je suis là depuis longtemps et du coup Je me tiens à ta disposition… Je te dois bien ça…Donc, il se pourrait que tu restes dans le coin histoire d’installer ton école ? On n’a pas d’écoles de sorceleurs dans le coin… C’est peut-être ce qui manque…
Sache que je serai ravie, et honorée de t’accueillir dans mon humble demeure, ton projet est juste et à point nommé… Et que, je ferai de mon mieux pour t’aider à t’établir et à pérenniser ce projet. » Elle releva les yeux vers son amie et la regarda comme si elle venait de lui annoncer qu'elle allait se débrouiller pour lui rendre son trône.

- T'es sérieuse ?!! Moi qui pensais que l'idée te serait insupportable ! Je dois dire que je suis bien soulagée et...

Elle sauta sur ses pieds en un éclair, telle une furie, et s'empressa de prendre son amie dans ses bras. Puis se rendant compte qu'elle devait l'étrangler à moitié, elle gloussa de nouveau, la lâcha et retourna à sa place avant de récupérer sa coupe, trinquant avec allégresse. Elle qui se trouvait cinglée d'avoir eu une telle idée... C'était inespéré comme réaction de la part de Iona. Elle allait vraiment lui être redevable jusqu'à la fin de ses jours.

- Je pense qu'effectivement je pourrais faire ça dans le coin ! Et ce faisant, j'espère pouvoir faire changer un peu les mentalités... faire des sorceleurs... à mon image ! Enfin si j'puis dire.

Elle imagina alors un court instant, tout un tas de sorceleurs hommes comme femmes avec sa dégaine, son chignon blond cendré et sa balafre, sans oublier ses attributs féminins puis éclata de rire. Elle se sentait tellement légère lorsqu'elle était avec Iona que son cerveau ne cessait de faire l'imbécile et il fallait dire que de temps en temps cela lui faisait un bien fou.

Elle perdit cependant sa bonne humeur en s'imaginant mettre Geralt et Yen au courant. Si elle était très inquiète pour Iona, elle l'était tout autant pour ces deux là. En effet, ils risquaient de trouver ça dangereux à souhait et s'y opposeraient fortement... Et puis Magyar... non ! Magyar ferait comme d'habitude, il resterait de son côté puisque si ça lui plaisait à elle, ça lui plaisait aussi à lui ! Brave petit !!
Elle but une bonne gorgée de vin et soupira en remuant négativement la tête.

- Géralt et Yen vont m'étriper...

Puis, après avoir levé les yeux au ciel et hausser les épaules d'un air qui se voulait désinvolte, elle reprit malicieusement :

- Oups... tant pis ! avant de rire à nouveau.

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feat : Cirilla de Cintra

- T'es sérieuse ?!! Moi qui pensais que l'idée te serait insupportable ! Je dois dire que je suis bien soulagée et...

Je lui souris, non pas que l’idée plaise au dragon en moi, mais elle était pourtant pas mal, et je savais, du moins j’espérais qu’avec Ciri, ses Sorceleurs et Sorceleuses se calmeraient un peu à mon sujet et épargneraient mes amis qui ont trouvé refuge ici. Je pensais notamment à Dettlaff et à occasionnellement Régis qui avait promis de revenir me rapporter d’autres mixtures de sa composition.

Je vis alors Ciri se lever d’un coup, elle me prit et plaqua contre elle, je ricane. Elle avait vraiment cru que je ne serai pas heureuse pour elle d’avoir trouvé sa voie, ce qu’elle voulait faire ? Elle pensait vraiment que j’allais être furieuse et me fâcher contre elle ? Elle le sait pourtant, il en faut plus pour que je sois fâchée contre quelqu’un. Elle retourna s’asseoir, complètement excitée ce qui me fit sourire et trinqua à nouveau à son projet.

Elle m’apprit alors qu’elle comptait effectivement s’installer dans le coin. Des forts abandonnés, ce ne sont pas des bâtisses qui manquent. Bon il faudrait certainement déménager quelques bandits, mais ce n’était qu’une formalité avec un Fus Roh Dah bien placé on en parle plus ! Elle était un vrai troupeau de puces excitées, ce qui me fit sourire légèrement.

La bonne nouvelle c’est qu’elle voulait changer les mentalités, les rendre un peu plus comme elle. En gros je songeais au fait qu’elle voulait les faire réfléchir avant d’agir et de ne pas annihiler toute créature non humaine devant eux. Du moins je pensais que tous les sorceleurs étaient ainsi.

Elle riait à ses dires et moi je la regardais attendrie, comme une grande sœur sur sa cadette un peu turbulente. Elle pensa alors à Geralt et Yennefer qui allait très certainement la massacrer. A raison, de ce que je savais de ce Sorceleur, il surprotégeait la jeune femme et n’apprécierait guère l’idée saugrenue de sa fille adoptive. Je fis oui de la tête en haussant les épaules. Elle prit un air désinvolte en haussant les épaules, et esquissa un tant pis. Puis elle ria. Malheureusement, mon envie de rire, avait disparu alors que je repensais à ces chacals de vigiles de Stendarr… Dieu de la Miséricorde, pas pour ce coup-là.

- Ciri, Dans mon pays, on a des gens qui s’appellent les vigiles de Stendarr… Stendarr étant le dieu de la Miséricorde. Ils sont particulièrement dangereux et font la guerre à tout ce qui n’est pas humain : les démons, les vampires, les lycanthropes, les sorcières, et les gens comme nous… Ils se déplacent généralement seuls ou par groupes de 2 ou 3 individus et attaquent à vue tout ce qui a un rapport direct avec le mal et les ténèbres, ils essayent de "purifier" chaque endroit qu'ils traversent et ils ne laissent rien passer, ils exterminent sans pitié les créatures ou même les hommes qui s'écartent un temps soit peu du droit chemin. J’ai appris qu’ils étaient reformés et étaient susceptibles de patrouiller dans le coin et à Novigrad. Sois très prudente.

Peut-être que la création de l’école de sorceleurs de Ciri pourrait les dissuader de passer dans la région. Mais ils sont comme les mouches et les charognards et attirés par ce qu’il se passe, ils ne tarderont pas. Mais j’étais prête à les recevoir, et je suis sûre que Dettlaff aurait bien envie de les démolir lui aussi.

-Quoiqu’il en soit, nous devrions nous mettre au travail rapidement, plus ton projet sera avancé, moins Gégé et Yen ne pourront dire quoique ce soit, qu’en penses-tu ?

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Iona & Ciri

Ciri se sentait de nouveau euphorique comme lors de son arrivée au domaine depuis qu'elle savait qu'elle avait le soutien de son amie. Elle était vraiment super, et très courageuse, il fallait bien l'avouer. Cela devait tout de même lui coûter d'accepter un tel projet étant donné qu'elle était considérée comme une « créature » et qu'elle côtoyait des vampires... mais apparemment elle faisait suffisamment confiance à Ciri en ce qui concernait sa sécurité et celle des siens pour accepter.
La princesse revint alors d'un coup à la réalité et, telle une enfant, elle repensa à tout ce que lui avait dit Iona. Elle était tellement heureuse et soulagée que son idée lui convienne qu'elle ne l'avait même pas remerciée pour ses propositions, pour son aide. Ce n'était pas sérieux tout ça ! Alors avec un petit sourire gêné, elle se mit à baragouiner tout en « jouant avec ses doigts ».

- Au fait... merci... merci pour ta proposition et ton aide ! C'est... c'est vraiment gentil et ça me sera d'une grande... aide ! J'ai dis deux fois aide en si peu de mots... je dois vraiment être perturbée!

Elle leva les yeux au ciel, se moquant d'elle-même, puis but une nouvelle gorgée de vin. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de siroter du bon vin de Toussaint. Ces derniers temps elle devait en effet se contenter de vin bon marché lorsqu'elle se posait enfin. Non pas qu'elle passait son temps à picoler, mais il fallait bien se détendre un peu de temps en temps.

Iona fut de nouveau sérieuse après ça. Elle avait l'air inquiète pour une autre raison que cette histoire d'école. Effectivement, elle lui expliqua ensuite que de là où elle venait, il y avait des gens dangereux, nommés Vigiles de Stendarr qui passaient leur temps à massacrer tout ce qui ne leur semblait pas humain, pas « normal ». Cela lui rappelait étrangement ces vilains prêtres du Feu Eternel qui rodaient sur le Continent depuis des années, tentant de « purifier » ce monde peuplé de tout un tas de créatures diverses.
Elle se rappelait, des années en arrière, lorsque ce groupe de dégénérés s'en était pris aux dopplers et autres êtres vivants non Humains. Bientôt ce fut d'ailleurs le tour des mages qui furent obligés de quitter les grandes villes pour se cacher dans la misère. Cela avait été le cas au sein de Novigrad, et la folie se poursuivait dans toutes les bourgades alentours. Ciri soupira à ce souvenir et acquiesça lentement avant de reprendre d'une voix qui se voulait déçue.

- Oui, je vois... on a le même genre ici, même s'ils sont probablement moins dangereux que tes... vigiles de machin ! Ça devient n'importe quoi, je trouve ça pénible ! Pourquoi ne peut-on pas vivre en paix sans qu'un gros tas d'abrutis ne cherchent de nouveaux boucs émissaires ?! S'ils pouvaient s'en prendre aux sorceleurs, ils ne se gêneraient pas pour le faire, alors qu'à la base c'est les humains qui les ont créés !

La demoiselle était passée de l'euphorie à l'agacement en une fraction de seconde. Mais le monde devenait tellement aberrant !

Quoiqu’il en soit, nous devrions nous mettre au travail rapidement, plus ton projet sera avancé, moins Gégé et Yen ne pourront dire quoique ce soit, qu’en penses-tu ?

Éclatant de rire au noms que Iona avait donné à ses parents adoptifs, elle dégagea son air maussade en un éclair.
Elle passa ensuite sa main sur la cicatrice qui parcourait sa joue, pensive, puis termina son verre d'un coup sec avant de se lever et de faire les cents pas, une main sur le menton.

- T'as raison ! Il faut commencer par trouver LE lieu avec un grand L, et le préparer pour pouvoir accueillir quelques personnes. Ça demandera déjà pas mal de travail et ça prendra du temps. Je pense parcourir la région dans les jours à venir, histoire de jeter un coup d'oeil à droite à gauche. Ce qu'il faut c'est un lieu assez reculé, caché des humains. Je ne voudrais pas qu'on vienne nous enquiquiner... Ensuite, quand tout sera prêt... je serai obligée de retourner à Kaer Morhen. Il me faut le sérum de base, celui qui sert à transformer les gens ! Et puis... à ce moment là j'aurais besoin de Geralt. Lui seul pourra m'aider à transformer et former les nouvelles recrues.

Compte tenu de la douleur qu'il avait dû supporter, Ciri savait qu'elle aurait du mal à le convaincre. Et la douleur n'était pas la seule raison qui pouvait pousser Geralt à refuser ces futures transformations. Certes la vie de sorceleur lui convenait à présent, mais il serait toujours un paria, un mutant aux yeux des gens, partout où il irait. Était-ce vraiment ce qu'il offrirait à un jeune ? Certainement pas !

- On va galérer mais on y arrivera ! Elle se réinstalla encore une fois à sa place, puis réfléchissant à toute vitesse se remit à parler. Est-ce que tu aurais de quoi écrire ? Il faut que j'envoie un courrier...

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Elle me sidérait. Hallucinant cette facilité de passer de l’euphorie à l’agacement. A ses dires je ne pus que la regarder désolée. Elle avait raison.

- Sans vouloir entretenir le feu, Les vigiles de Stendarr ne tarderont pas à vouloir gommer les sorceleurs de leur nouveau terrain de jeu… Ils sont de simples humains, c’est leur rang qui risque de prendre un sacré coup.

Je songeais alors aux capacités de Régis et de Dettlaff. Ils n’avaient rien à voir aux petits vampires de Tamriel qui réfléchissaient que très peu avant d’agir. Régis et Dettlaff avaient des pouvoirs qui sur certains points étaient plus puissants que les miens.

- Le monde a toujours eu besoin de bouc-émissaires… Et les humains sont si peu prompts à accepter la différence, elle leur fait peur, donc il faut la détruire…**soupir** Tamriel n’est pas si différente…

Elle éclata de rire aux surnoms de ses parents adoptifs, j’esquissai un sourire amusé. Elle termina son verre d’une gorgée et se leva, faisant les cent pas. Elle débitait ses paroles à une vitesse ahurissante. J’ai fini mon verre avant de nous resservir et je me suis mise devant elle. Je posais mes mains sur ses épaules, devant la sortir un peu brusquement de ses pensées.

-Oh… Du calme. Viens avec moi.

Je la pris par la main et on traverse un couloir avant d’arriver dans une bibliothèque avec des livres plus ou moins communs, dont certains avaient soufferts qui venaient de ma terre d’origine. On arrive sur une grande table sur laquelle je déroule une carte de la région.

- On est ici, à Casteldaccia. Nous avons le Château de Mont Crane au Nord, et le Fort Ussar au Nord-Est, on peut y être rapidement d’ici. Ensuite, plus loin on a le Château de Dun Tynne, à l’Ouest. Deux jours de cheval seront nécessaires pour y aller.

Fis-je en lui indiquant avec une pointe les différentes places sur une carte. Après je me suis dirigée vers les livres et j’en ai cherché un.

- Si tu veux vraiment réformer les Sorceleurs, Il va falloir qu’on arrive à les rendre aussi fort sans l’Epreuve des Herbes… mmmh…Ah il est là !

Je sors un bouquin à la couverture abimée et je souffle dessus faisant voler de la poussière. Et au final je reviens sur la table avec plusieurs bouquins plus ou moins abîmés.

- Le livre que je cherchais sur les légendaires Chevaliers des Neufs (LE LIVRE ICI)… 9 Chevaliers chargés de protéger des Reliques qu’on appelait de mon temps les Reliques du Croisé, une armure légère avec des pouvoirs divins. Mais ce n’est pas le sujet. Ces chevaliers sont légendaires et n’ont aucun pouvoir ou artifice pour être de grands guerriers… Ils ont été entrainés durement, ils ont aussi combattu des créatures surnaturelles dangereuses et redoutées et ils s’en sont sortis…

Je réfléchis à toute vitesse, avec Régis on pourrait mettre au point des fortifiants sans danger pour le métabolisme humain. Je pourrais y arriver seule, mais c’est vrai que si je pouvais avoir l’aide de mon médecin-herboriste préféré, cela m’aiderait, mais acceptera t-il de participer à la mise en place d’une école de sorceleurs ? Bon c’est Ciri, mais… Je lui montre les autres livres.

- Ce sont des bouquins de mon pays natal. La Bataille de Sancre Tor (le livre ici), Les leçons de l’Archer (Le livre ici)... C’est tout ce que je peux trouver pour le moment pour te donner quelques aides comment entraîner tes futures recrues… Regarde-toi Ciri, tu n’as pas eu l’épreuve des Herbes et pourtant tu es une combattante à l’épée redoutable… Je me dis qu’on peut très bien s’en passer…

Je me dirige alors vers une vitrine, dans laquelle se trouvent des amulettes, des anneaux, des griffes de dragons rutilantes métalliques de différentes couleurs, deux masques effrayants de prêtres dragons. Je retire un anneau en argent sertie d’une améthyste. Je prends la main de Ciri et je lui mets l’anneau.

-Cet anneau s’appelle l’Anneau du Tissombre. Quand tu auras besoin d’agir avec discrétion, il t’aidera. Considère cela comme un cadeau de bienvenue.

Je lui souris tendrement, mais mon regard ne laisse aucune chance de refus.

- Si tu le souhaites, on peut se préparer un Packtage et se mettre en route vers le Fort Ussar…

(tiens pour t’aider : https://i.servimg.com/u/f12/15/78/30/84/origin10.jpg )

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Iona & Ciri

Oh… Du calme. Viens avec moi.

Ciri fut traînée par son amie dans une pièce voisine remplie de livres à n'en plus finir. Cela lui remit les idées en place l'espace d'un instant, puis elle regarda attentivement tout ce que lui montrait Iona. Pour commencer, elle lui étala une carte du coin sous le nez, lui expliquant brièvement où était située la demeure et les lieux intéressants pour l'école qu'elles pourraient aller voir les jours prochains. La dragonne lui en montra trois. Restait plus qu'à savoir si les lieux pouvaient réellement convenir, mais pour ça, il fallait s'y rendre en personne.

- On peut effectivement aller jusqu'à Fort Ussar et pousser dans la foulée jusqu'au château de Mont Crâne.

A nouveau perdue dans ses pensées, la demoiselle se demandait comment parvenir à faire des sorceleurs sans pouvoir leur faire passer l'épreuve des herbes. Elle savait depuis le début qu'elle devait trouver un moyen, que ce ne serait pas de réels sorceleurs mais ils devaient s'en rapprocher le plus possible. Et lorsque Iona rajouta le fait qu'elle-même se passait très bien de cette « transformation », qu'elle était tout de même redoutable au combat, Ciri acquiesça brièvement. D'un autre côté, ce qui la rendait redoutable c'était surtout la magie qu'elle intégrait dans ses combats ! Certes, elle était douée à l'épée, même très douée -encore heureux pour quelqu'un formée par des sorceleurs en même temps!- mais aujourd'hui, contrôlant parfaitement le chaos comme personne, elle était quasiment imbattable.

- Oui, je suppose qu'on peut trouver autre chose... ce serait un peu différent et ils ne seraient alors peut être pas considérés comme des mutants au moins ! En revanche, il nous faudra sans doute trouver quelques potions pour améliorer leurs sens, leur rapidité et tout et tout.

Elle reposa ses yeux sur les livres posés devant elle, les empila, et attrapa la pile avec un sourire avant de reperdre tout le sérieux qu'elle avait réussi à garder pendant ces dernières minutes.

- Au moins si j'arrive pas à dormir je saurais quoi faire!

Rajouta-t-elle en montrant d'un geste des bras les bouquins qu'elle tenait. Ciri fit alors un aller retour jusque dans la salle où les jeunes femmes avaient bu le vin auparavant, pour récupérer sa sacoche qu'elle avait laissé sur sa chaise, et y fourra les livres, fière de la magie qu'elle y avait appliqué. D'un regard amusé vers Iona, elle commenta alors sa réussite.

- Quel bonheur de pouvoir entasser autant de chose que l'on veut dans une si petite sacoche, sans avoir à se trimballer toute une armoire!

Elle se mit à rire, puis récupéra un parchemin vierge qu'elle trouva sur la table un peu plus loin.

- Je peux ? Faut absolument que j'écrive à Mag' ! Est-ce que tu as des coursiers de confiance ? Je ne voudrais pas que ça tombe entre de mauvaises mains... Oh et puis j'oubliais... On pourrait partir ensuite du Mont Crane pour aller à Dun Tynn, ça va nous faire une trotte mais je peux me charger de ça, tu verras, on y sera en une fraction de seconde !!

Un clin d'oeil plus tard, Ciri s'installa et ouvrit son encrier récemment tiré de son sac ainsi que sa plume et se mit à écrire. Un roman plus tard, elle plia le parchemin, le scella d'un sort en criant un « tadaaaa » avant de sauter à nouveau sur ses pieds.

- On se met en route demain matin??

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Oui, elle utilisait la magie en combat, mais moi je pensais au fait que sans magie, elle avait survécue aux agents du Feu éternel, aux sorcières de la forêt de Velen et tout ça sans user de son don pour éviter de se faire repérer par ce qu’elle appelle la Chasse Sauvage. Je la regardais faire son manège, songeuse. S’il y a bien quelqu’un qui pourrait les entrainer, c’est Duny, je n’ai jamais vu un humain manier aussi bien l’épée. Je pourrais aussi demander à quelques chevaliers de ma connaissance, qui me doivent un service.

- Oui, en effet, ce serait mieux de tout faire d’une seule traite… Mmmh…

Je souris en étouffant un petit ricanement, j’acquiesce d’un signe de la tête. De toute façon avant de partir il allait falloir que j’approfondisse mes recherches. ET elle avait raison, on avait besoin de trouver un moyen de les rendre plus forts, plus rapides, selon moi, Nordique jusqu’au bout des ongles, il n’y avait que l’entrainement.

J’arquais un sourcil quand je la vis ranger les bouquins dans une petite bourriche. La magie… Au moins rien ne prenait de la place chez elle. Maman Yen lui avait appris des trucs semblerait-il.

- Plus grand à l’intérieur hein…

Alors elle me demanda si j’avais des coursiers de confiance alors qu’elle était en train de se mettre au pupitre pour écrire une lettre à son ami Magyar. Elle écrivit sa lettre, la scella par la magie, et se remit debout. Entre temps je songeais à ce qu’elle venait de dire, quel périple, Duny ne me laisserait jamais partir si loin et si longtemps.

- Il serait dommage d’user de téléportation dans une si belle région. Tu verras tu vas adorer !

Le risque aussi était que Dettlaff, nous accompagne. Il avait suffisamment confiance en moi pour nous suivre sans craindre que Ciri se retourne contre lui, je lui en avais tant parlé. Je songeais aussi que cela rassurerait Duny de savoir Dettlaff avec nous.

- Pour ton coursier, suis-moi…

Je l’emmène derrière la propriété, et je prends quelques pas d’écarts.

- FIIK LO SAH !

Au bout de quelques secondes, une silhouette fantomatique apparaît. Elle est mon exact reflet.

- Tu vois tu n’as pas à t’inquiéter pour le coursier de confiance, c’est moi !

Je lui remets le courrier, elle prononce quelque chose à mon oreille et j’acquiesce. Dans une tempête furieuse, elle se rend chez la personne indiquée avant de disparaître en cendres.

- Je vais nous faire préparer des chevaux, des provisions et un packtage. Et… Je manque à tous mes devoirs… Viens…

On retourne à l’intérieur et on monte un escalier en bois on traverse un petit couloir avant que j’ouvre une porte située sur la droite.

- C’est ta chambre. Tu as également un petit bassin avec de l’eau si tu souhaites te rafraichir. Dans le placard, il y a du linge de bain et des vêtements propres si tu veux. Je suis en bas si tu as besoin.

Je fais une légère révérence et je prends congé. Je me mets au travail afin de préparer notre packtage pour notre grande aventure. Je prépare des potions, des onguents, de quoi nous soigner et nous restaurer. J’aiguise Kahvozein et je prépare un arc et des flèches en os de dragon. Je prépare aussi trois rouleaux de couchage et une tente de voyage en fourrure et cuir avec les armoiries d’Aubétoile dessus… Bon sang combien de fois j’ai du la faire refaire… Elle a une sacrée histoire.

Quand je termine, le soleil descend doucement vers l’horizon. Le personnel de la propriété s’active dans la cuisine. Pour ma part, je suis dans le petit salon qu’on avait quitté quelques heures plus tôt et je regarde les couleurs changeantes du ciel.

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Iona & Ciri

«Plus grand à l’intérieur hein… »

Ciri fit un sourire amusé. Honnêtement ce genre d'astuce avait changé sa vie ! C'était tellement pratique de pouvoir tout mettre dans un tout petit sac léger... Elle n'avait plus à se soucier d'avoir de multiples sacoches sur sa selle, ni même d'avoir un cheval très porteur, et sachant qu'elle voyageait énormément, elle avait toujours beaucoup d'affaires avec elle.

- Avec ça au moins, je peux y mettre toute ma chambre sans encombre, ça tient à ma ceinture et j'ai tout ce qu'il me faut! Puis faisant la moue, elle rajouta en levant les yeux au ciel : Enfin sauf du parchemin vierge parce que j'ai oublié d'en reprendre...

Elle revint ensuite sur ce que lui avait répondu Iona. Il était vrai qu'il serait dommage de se téléporter dans cette région alors qu'elle possédait des paysages magnifiques. Mais d'un autre côté, il allait leur falloir des jours et des jours pour visiter les trois lieux et trouver des endroits sécurisés au mieux pour les nuits, avoir de quoi nourrir et abreuver les chevaux -sans oublier elles-mêmes. Cela risquait de leur prendre plus d'une semaine, peut être même encore plus de temps. Pouvaient-elles se permettre cette escapade sans trop de risque ?
En tout cas, il était certain qu'elle adorait cette région. Tout était magnifique, autant les villages alentours que les campagnes environnantes. On ne retrouvait nulle part ailleurs les paysages qu'on voyait ici. Ciri se rappelait de son rapide passage par Toussaint, des décennies plus tôt. Elle était avec Geralt et ils avaient dû secourir Jaskier -pour changer!- alors que celui-ci devait passer sur le billot.

Enfin, Iona lança un cri qui fit apparaître une sorte d'elle-même fantomatique sous le regard surpris de la princesse, puis lui fit comprendre que son courrier serait remis sans aucun problème et en toute confiance. À la fois épatée et amusée d'imaginer la tête de son ami lorsqu'il recevrait sa lettre, Ciri lâcha un bref :

- Ben ça alors !

Mais Iona ne lui laissa pas le temps d'en rajouter davantage qu'elle se relança dans une liste de choses à faire avant de se rendre compte qu'elle avait visiblement oublié quelque chose.
« Je vais nous faire préparer des chevaux, des provisions et un paquetage. Et… Je manque à tous mes devoirs… Viens… C’est ta chambre. Tu as également un petit bassin avec de l’eau si tu souhaites te rafraîchir. Dans le placard, il y a du linge de bain et des vêtements propres si tu veux. Je suis en bas si tu as besoin. »

Elle conduisit Ciri à travers l'immense demeure jusqu'à une chambre très bien agencée. Celle-ci était vaste et aménagée de façon pratique. Le lit à baldaquin qui y trônait ne pouvait faire que du bien au dos de la Dame du Temps et de l'Espace qui avait passé ses dernières semaines à dormir parterre à droite à gauche, et pour couronner le tout : il y avait même un bassin dans le renfoncement de la pièce ! Que demander de plus ? C'était tout bonnement génial.

- Oh, par Mélitèle ! Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir prendre un bain !!!!

Son amie la laissa alors et une fois la porte fermée, Ciri s'empressa d'ôter ses vêtements sales pour plonger dans le bassin d'eau fraîche. Avec la chaleur de la journée cela lui faisait un bien fou et elle avait bien besoin de se détendre un peu. Elle resta ainsi, avachie dans le bassin pendant quelques minutes, se rafraîchissant un peu, puis se concentra sur l'eau. Avec un peu de magie, elle parviendrait à la faire chauffer comme le lui avait appris Yennefer. Elle s'y prit à deux fois. Visiblement, la première fois elle ne devait pas être suffisamment concentrée puisque cela ne servit qu'à l'épuiser sans aucun autre résultat. En revanche, la seconde fut efficace et elle prit ensuite le temps de se savonner et de se rincer tranquillement.

Lorsqu'elle redescendit au salon, elle portait une robe légère, blanche, avec quelques broderies sur les épaules et le devant, qu'elle avait trouvé dans l'armoire de sa chambre, ainsi que des petites chaussures noires. Elle avait refait proprement son chignon bas et affichait fièrement l'anneau que lui avait donné Iona. Elle signala sa présence d'un petit raclement de gorge, puis s'approcha de son amie.

- Hey ! Merci, ça fait un bien fou. Je me sens tellement plus détendue à présent ! Et j'adore cette robe!! Ajouta-t-elle avec un clin d’œil et un grand sourire. Est-ce que ton ami va arriver bientôt?

Elle était à la fois curieuse et un peu stressée de savoir qu'un vampire vivait dans cette demeure. Cela n'avait rien à voir avec de la peur, mais elle pourrait en apprendre encore tellement plus avec lui et sa façon de voir les choses, bien qu'elle serait sûrement un peu intimidée par son statut et son ancienneté. C'était en quelque sorte un bon mélange entre de l'impatience et de l'inquiétude de mal faire ou mal dire les choses.

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Je regarde la jeune fille arriver, cette robe lui va bien pensai-je. Elle disait d’ailleurs l’adorer, et ça se voyait, elle était légère et elle virevoltait dans les mouvements de la jeune fille. Quand elle fit allusion à Dettlaff, j’ignorais à cet instant s’il allait choisir de se montrer ou s’il allait attendre le retour de Duny. Sachant que je n’étais même pas certaine qu’il serait là pour le dîner. Mais le connaissant, il serait ponctuel, comme toujours.

- En ce qui concerne Dettlaff, je ne sais pas, je pense qu’il va attendre que Duny revienne pour se montrer, depuis que je le connais, il n’est pas très enclin à la compagnie des mortels… Mais j’ose espérer que pour nous, il fera une exception.

Il est vrai que depuis 40 ans et sa mésaventure avec la sœur de la regrettée Duchesse, il n’arrivait plus à faire confiance comme avant, j’étais une des rares personnes avec Duny et Régis en qui il avait suffisamment confiance. Je me rappelle encore de l’époque où il venait tout juste d’arriver, et il cherchait régulièrement la moindre once de malice ou d’arrière-pensée dès qu’il me regardait. Il a fallu du temps pour qu’il finisse par me faire une confiance absolue et soudaine.

- Je te propose que nous passions dans l’autre pièce en attendant que les hommes n’arrivent.

Nous nous mettons à table et on nous amène du vin et quelques petites tartes salées en attendant. Je lui raconte les potins, tout ce qui s’est passé depuis que je suis arrivée à Toussaint, les services rendus au conseil de régence, ma renommée montante en tant qu’herboriste…

C’est alors que je suis interrompue par un son pas si lointain, j’ai un sourire qui monte jusqu’aux oreilles.

- Enfin… Viens !

Je n’ai pas vraiment le temps de finir ma phrase que je file vers l’entrée du vignoble. Dehors, Un homme grand aux cheveux noirs, grisonnant sur les tempes, arrive dans ma direction alors que je sors à peine de la bâtisse. Je pense que c’est l’odeur venant de la cuisine qui a dû le faire sortir de sa planque. Aucun mot ne sort, nous nous regardons juste, les mains dans les autres. Je souris. Je ressens la présence approchante de Ciri. Je me retourne. Je comprends qu’il sait qui elle est.

- Ciri, laisse-moi te présenter Dettlaff, Mon cher compagnon vampire dont je t’ai parlé plus tôt.

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Iona & Ciri

« En ce qui concerne Dettlaff, je ne sais pas, je pense qu’il va attendre que Duny revienne pour se montrer, depuis que je le connais, il n’est pas très enclin à la compagnie des mortels… Mais j’ose espérer que pour nous, il fera une exception. »

Ciri avait-elle bien entendu ? Son ami s'appelait Duny ? Elle fronça les sourcils, tentant de se rappeler de quelques bribes de souvenirs de sa petite enfance. Son père s'appelait ainsi. Elle ne s'en souvenait quasiment plus, elle gardait juste en tête qu'il n'était pas souvent là, qu'il ne s'occupait que très peu d'elle. Elle gardait en tête l'air triste de sa mère lorsqu'elle était enfant, toujours à regarder dehors par le balcon de ses appartements, à attendre désespérément quelqu'un qui visiblement n'était jamais pressé de revenir.

Sortant alors de ses pensées, elle entendit Iona lui expliquer que le vampire était assez peu enclin à croiser la route des êtres humains et que par conséquent, elle ne savait pas s'il allait finir par se montrer ou non, ce qu'elle pouvait comprendre. Elle espérait tout de même pouvoir faire sa connaissance, à condition évidemment que tout se passe bien pour tout le monde, mais comprenait très bien s'il préférait garder ses distances.

Ciri suivit donc son hôte dans une autre pièce, et se mit à table. Un nouveau verre de vin lui fut servit -elle risquait de finir dans un sale état à force vu le peu qu'elle avait mangé et dormi ces dernières vingt quatre heures- et elle trempa ses lèvres dedans pour goûter la saveur appréciable et fruité du breuvage. Il n'y avait pas à dire, ils savaient y faire à Toussaint pour fabriquer du vin de qualité ! Le personnel de cuisine apporta alors des entremets salés que Ciri accepta avec joie. Ça sentait magnifiquement bon et semblait doré à point. Elle venait à peine de croquer dans sa deuxième gourmandise tandis que Iona lui racontait les derniers potins, lorsque la demoiselle fila à toute vitesse sous le regard amusé de son personnel.
La princesse éclata alors de rire, termina sa bouchée, laissant le temps aux deux jeunes gens de se retrouver, puis se présenta à l'entrée. Là, Iona lui présenta rapidement son ami Detlaff. Il était grand et doté d'un charisme impressionnant, un truc de vampire sans aucun doute.

- Enchantée ! Enchaîna-t-elle, un léger sourire aux lèvres.

Il n'était pas le premier vampire qu'elle rencontrait, elle avait eu l'occasion de faire la connaissance de Régis bien des années auparavant, mais elle se rendait compte qu'il y avait un côté beaucoup plus noir chez Detlaff. Pour autant, elle ne ressentait aucune peur face à l'homme qui se tenait devant elle. Bien sûr elle était difficile à effrayer aujourd'hui, elle en avait beaucoup trop vu depuis sa fuite de Cintra, sans oublier qu'elle maîtrisait à présent ses pouvoirs ainsi que l'art du combat à l'épée principalement. Bon d'accord, elle ne ferait certainement pas le poids face à un vampire supérieur de son envergure mais cela ne l'empêchait pas de ressentir plus de curiosité que de craintes.

- J'avais hâte de pouvoir faire ta connaissance.

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Date d'inscription : 17/02/2023

Duny est parti, je ne sais où, et je me retrouve seul, installé dans la cave, au frais, avec un verre d’est-est, je cogite à la vie, à mon passé dans ces contrées, et à la trahison de cette créature.
L’éliminer aura été la meilleure chose que je pouvais faire, le code des vampires m’y obligeait, et Régis aurait dû le prévoir. Mais, tout ça, c’est du passé, au moins, la bonne nouvelle, c’est qu’avec les années, les recherches me concernant dans cette région ont été abandonnées, et la bête qui a massacré ces infâmes chevaliers a été oubliée par la plupart.
Je m’agace encore de ces pensées parasites qui me hantent, malgré les années, fichu humaine, fichue race inférieure et maudite, qui se croit tellement supérieure à ceux qu’ils voient comme différents, comme des monstres. Mais, en quoi une brouxe est-elle plus monstrueuse que la plupart d’entre eux ? Une créature qui tue pour se nourrir serait plus horrible qu’une qui tue par plaisir ?
Dans un accès de colère, je lance violemment la bouteille contre la paroi de la cave, et, mon ouie acérée me fait constater quelque chose de suspect. Je m’approche du mur et le frappe. Ca sonne creux. Une cavité serait-elle cachée là derrière ? Je pourrais facilement aller constater cela, faire un petit trou avec mon ongle, et y pénétrer grâce à la fumée. Mais, pour le moment, je ne suis pas d’humeur.
Je ramasse les éclats de verre, et je dirige vers la sortie. Je me dirige vers les jardins, et ramasse quelques fleurs, ce sera plus sympa. Et je m’approche du perron, là, se trouve Io, que je remarque accompagnée d’une jeune femme. Je me fige une seconde en constatant l’aura qu’elle dégage. Je ressens un sang d’une pureté particulière, caractéristique. Le don de Lara, c’est évident. Ces personnes qui ont des capacités et un destin particulier, capables de sauver le monde, ou l’amener à sa perte.
Je souris, puis m’approche, décidant de faire celui qui n’a rien remarqué, et je laisse Io me présenter. Je remarque qu’elle doit avoir bien confiance en cette personne, vu qu’elle n’a pas hésité à divulguer ma condition de vampire sans même me consulter.
Si Io lui accorde sa confiance, alors, je vais lui laisser une chance. Mais, je reste quand même sur mes gardes.
J’entre dans la demeure, et je mets les fleurs dans un vase, sur la table.
D : besoin d’aide, Io ?

Date d'inscription : 18/11/2021

La Fille de [...] Dame Dragon

feat : Cirilla de Cintra

Je regarde la jeune fille arriver, cette robe lui va bien pensai-je. Elle disait d’ailleurs l’adorer, et ça se voyait, elle était légère et elle virevoltait dans les mouvements de la jeune fille. Quand elle fit allusion à Dettlaff, j’ignorais à cet instant s’il allait choisir de se montrer ou s’il allait attendre le retour de Duny. Sachant que je n’étais même pas certaine qu’il serait là pour le dîner. Mais le connaissant, il serait ponctuel, comme toujours.

Je sens la méfiance de Dettlaff à son égard. Alors que je fais signe à Ciri de nous précéder, je glisse un mot à l’oreille de Dettlaff en posant ma main gantée sur son épaule.

-Elle connait Régis…Il lui a sauvé la vie il y a longtemps… Ne t’inquiète pas tout ira bien.

Je savais depuis presque le début qu’il connaissait Régis, pire, il faisait parti de la Hanse de Geralt avant de partir de son côté après la fuite de Dettlaff de Beauclair après la mort de Syanna. Quarante ans plus tard, dans ses correspondances, il me demandait régulièrement des nouvelles de Dettlaff. Quelque part ‘avais l’impression que l’un comme l’autre, voulaient se revoir. Pour parler, et reprendre une amitié qui avait été mise en pause depuis les funestes évènements. Hin, Funeste… Un membre de la Guilde des Voleurs que j’avais croisé, juste avant les évènements d’Alduin. J’avais même croisé Karliah dans une ancienne ruine nordique. On avait tissé quelques liens et Nocturne m’avait accueilli au sein de l’Elite secrète. Mais cela est tellement vieux...

Nous arrivons dans la demeure, et alors que je m’apprête à nous remettre à table, je suis sortie de mes pensées par la voix de Dettlaff qui me demande si j’ai besoin d’aide. Je l’invite à prendre place autour de la table à nos côtés. Je regarde Ciri et je réponds.

- Que dirais-tu de nous accompagner dans un périple à l’Aube ?

Je regarde à nouveau Ciri, l’idée qu’elle a ne va pas enchanter Dettlaff. Mais je vais essayer de le prendre dans le sens du poil. Et aussi être franche et sincère, il le sentira si je cache quelque chose.

- Eh bien… Comment dire, nous devons nous rendre Ciri et moi à plusieurs endroits à Toussaint. En réalité, Ciri a eu une idée qui va te sembler… hors de question… Mais après réflexion, elle ne me paraît pas si mauvaise ni folle…

Ne tourne pas autour du pot, allez ! Il n’aime pas quand ça dure en longueur !

- Ciri veut ouvrir sa propre école, à son image, de sorceleurs… Attends avant de faire les gros yeux ! Ca ne serait pas vraiment cela au sens propre du terme. En fait, Les gens qui seront élèves là-bas, apprendront à faire preuve de discernement entre les créatures dotées de raison, comme nous, essayant de vivre parmi les gens normalement, et les autres qui eux, sont un danger, qui sont réellement des « monstres » à proprement parlé. Ces guerriers n’auront pas à vivre l’épreuve des herbes, comme tu le sais je viens d’une contrée dans laquelle on a de légendaires guerriers sans artifices, qui ont affrontés Dragons, monstres, et cataclysmes en tous genres… Tu as lu ces livres, tu sais de quoi je parle.

Je cherche le soutien de la jeune femme. Puis mes yeux reviennent sur Dettlaff.

- En fait ce périple est censé nous permettre de trouver le futur quartier général de cette école. Elle n’aura rien à voir avec les Sorceleurs classiques, on s’y engage elle et moi. Quelque part, ce sera un mélange entre l’ordre des Lames, les Compagnons et les Chevaliers des Neuf.

Je reprends mon souffle et je sirote mon verre de vin qu’on vient de me remplir.

- Tu sais que je ne te mentirai pas… Et je comprends que tu puisses penser que c’est une mauvaise idée… Mais j’ai suffisamment confiance en Ciri pour l’accompagner et l’aider dans ce projet… Et je sais aussi que tu ne me laisseras pas partir pour un tel périple, sans protection, même si tu sais également que je peux me défendre seule…

Je regarde Ciri, inquiète puis je regarde Dettlaff, j’ai crainte de sa réaction. Mais j’attends… fébrile

CODE PAR @GAKI SUR EPICODE

Date d'inscription : 30/12/2021

La Fille de Sang Ancien et la Dame Dragon

Iona & Ciri

Le vampire venait littéralement d'ignorer l'accueil de Ciri tandis qu'elle venait de lui faire comprendre qu'elle était contente de le rencontrer enfin. Se renfrognant alors légèrement sans le montrer, elle ne s'attarda pas là dessus. Au contraire, elle garda un œil sur lui, l'observant sans se vouloir insistante. Il avait l'air plutôt sur ses gardes, méfiant vis à vis d'elle, et la princesse pouvait tout à fait le comprendre. Elle qui était traquée depuis la chute de Cintra, elle savait parfaitement ce que c'était que de rencontrer une nouvelle personne... Pouvait-on lui faire confiance ? Et si oui, jusqu'à quel point ?!

Au signe de son amie, elle entra alors de nouveau dans la demeure et se réinstalla à table, sur laquelle un nouveau verre de vin l'attendait. Elle se concentra dessus un moment, avant d'en boire une grosse gorgée pendant que les deux autres prenaient place à ses côtés. A peine en place, Iona commença à lui jeter des regards qui paraissaient un peu inquiets tout en entamant une conversation qui risquait de déplaire à Detlaff.
En effet, elle bafouilla légèrement, cherchant Ciri du regard, comme si elle avait besoin d'un appui -et comment!- Et expliqua brièvement que la jeune femme comptait monter sa propre école de sorceleurs. Enfin si on pouvait appeler ça des sorceleurs ! En fait sans la magie de l’épreuve des herbes, ce ne serait que des combattants entraînés à tuer des monstres sanguinaires. Pas de super rapidité, pas de magie à proprement parlé, pas de sens super aiguisés... juste des guerriers en quelque sorte, et des guerriers qui auront appris à faire la très nette différence entre les êtres bons et les monstres !

- C'est vrai ! Mais pour être franche, je ne pensais pas qu'on se lancerait tout de suite sur le sujet...

Elle serra les lèvres un court instant, prise au dépourvu, puis fit un sourire à Iona avant de continuer sur sa lancée.

- Dis comme ça, je suppose que ça doit paraître inquiétant comme projet... Et pour être franche je pensais même que Iona ne le prendrait pas aussi bien ! Mais je sais ce que je veux et je sais également ce que je peux faire. Je pense être capable de gérer une telle chose, et ce que je veux c'est faire prendre conscience aux gens que les êtres humains ne sont pas les seuls à vivre ici, et je veux dire par là, à vivre en harmonie.

Ciri fit une pause, jetant un bref coup d'oeil à Iona, avant de reposer son regard sur son nouvel interlocuteur.

- Oui j'ai appris ce que je sais auprès des humains, des sorceleurs et des magiciens... Oui je sais de quoi peuvent être capables les Hommes avec un grand H... oui, la plupart sont des monstres ! Mais ils ne font que reproduire ce qu'ils ont appris... Je veux leur apporter autre chose, une autre éducation, et j'y arriverai!

Sûre d'elle, elle espérait avoir convaincu monsieur de sa bonne foi.

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Date d'inscription : 17/02/2023

Je sens le regard un peu inquiet d’Io se poser sur moi, et je peux la comprendre, au mot « sorceleur », mon regard s’est durci sévèrement. Pour elle, je décide de prendre sur moi, et de laisser une chance à la discussion.
Je prends le temps de respirer un bon coup, et remplis lentement mon verre, pour me mettre les idées au clair.

D : Je suis d’accord sur un seul point, les humains sont des monstres, et ils sont bien pires que toutes les créatures qui vivent sur cette terre. L’Homme aime massacrer, humilier, dominer, manipuler tout ce qui ne lui ressemble pas, et même ce qui lui ressemble. Ils ne peuvent pas cohabiter entre eux, comment pourraient-ils cohabiter avec autrui ?

Je repense un instant à tout ce que j’ai vécu à cause d’eux, et toutes ces créatures de qualité disparues de la main des sorceleurs, parfois juste pour quelques orins. Et, je décide d’en savoir plus, en m’adressant à elle dans le plus grand des calmes, en usant d’une voix neutre, bien que peu rassurante.

D : Alors, jeune femme, dite-moi, qu’est ce qui permet de décider de qui doit vivre ou mourir ? J’aimerais connaitre votre opinion à travers un cas concret. Loin d’ici, bien au nord, se trouve un vieux château abandonné. Dans cette bâtisse, s’est installée une alpyre, qui y vit accompagnée d’une demi-douzaine de brouxes. Elles vivent de chasse, et se nourrissent de sang de gibier, et n’en demandent pas plus, le sang humain ne les intéresse pas. Que se passerait-il si, un jour, un humain prétendant posséder ces terres voulait les en chasser ? Si elles devaient se défendre contre des soldats. Quel serait votre camp, si les humains venaient demander à votre compagnie de sorceleurs votre aide pour exterminer ces monstres, en vous mettant sous le nez une belle somme d’argent, et le souvenir des hommes qui se sont fait tuer en empiétant sur leurs terres ? Qui serait dans son droit ? Celui qui possèderait les terres pour des règles humaines ? Ou celles qui les habitent et les entretiennent depuis des temps immémoriaux, qui en sont les légitimes occupantes selon nos règles de vampires ? Leur laisseriez-vous une chance, ne serait-ce que de s’expliquer, de défendre leurs chances ?

Je me prends une gorgée de vin, en pensant à tout ce que j’ai vécu et perdu à cause des sorceleurs, mais, pas seulement eux. Je pense au brillant alchimiste Kalkstein, exterminé à Novigrad en raison de son travail, de ses recherches. Il aurait tant pu apporter au monde.

D : Pensez vous sincèrement qu’on puisse changer la nature d’une race ? A mes yeux, empêcher les humains de nuire, est aussi utopique que de croire pouvoir faire manger de la salade à une algoule. Je pense que vous êtes de bonne foi, mais, même avec la meilleure volonté du monde, on peut faire des erreurs. Je pourrais prendre comme exemple, Jacques d’Alsderberg, qui a failli détruire Wizima, en pensant pouvoir sauver le monde d’une menace qu’il n’avait vue qu’en songe, et qui, finalement, n'aura pas existé.

Mon regard, jusque là n’avait pas quitté celui de Ciri, et s’en détache un instant, à la recherche d’un signe rassurant de la part d’Io.

Date d'inscription : 18/11/2021

Aïe ! Comment pouvais-je espérer que Dettlaff ne réagisse pas au quart de tour. Son visage s’est durcit d’un coup. La vache ! il n’apprécie pas du tout l’idée.
Il a toujours une bien basse idée de l’humanité, et je ne peux pas l’en blâmer, la femme pour qui il se serait damné l’a manipulé et trahi. D’autre part, les personnes qu’elle l’a forcée à tuer n’était pas blancs comme neige. J’avais innocemment espéré qu’il accepte de revoir sa position mais je me suis rendue compte que non. Sa voix avait beau être posée et calme, son ton était un peu moins rassurant. Il était tendu, même voire contrarié. Je me sens toute petite et je lance un regard désolé à Ciri, je suis incapable de mentir à Dettlaff, et elle a du s’en rendre compte. Bien que je crois en Ciri, changer le point de vue à Dettlaff sera bien plus compliqué, le seul moyen, c’est lorsque l’école sera ouverte, qu’il voit qu’on peut y arriver.

Je décide alors de prendre la parole, essayant tant bien que mal d’adoucir les paroles du vampire supérieur.

- On ne parle pas de changer une race, Dettlaff… On parle de changer une vision des choses… Le problème des sorceleurs, c’est qu’on leur a éteint toute émotion… Bien qu’il y ait des exceptions… Il est vrai que la plupart pense Orins avant de penser par eux-mêmes et s’il est bon d’occire tel ou tel être. Tu connais ma peur viscérale pour les sorceleurs… Pourtant je suis prête à laisser cette crainte de côté et l’aider… Car je sais de quoi elle est capable…

Je mange une bouchée et je bois un verre de vin en silence.

- Dettlaff, même si je comprends ton point de vue, Il y a des choses qui ne peuvent changer qu’avec des forces nouvelles et du temps. Je sais que tu vis depuis longtemps, mais moi j’ai vu des gens essayer de changer les choses, les mentalités, d’où je viens, j’ai vu des gens faire la guerre à d’autres pour changer les esprits et les « mauvais jugements »… L’éducation des sorceleurs est elle-même erronée. On leur apprend à Occire puis à penser. Ce ne sera pas la façon de procéder qu’on prendra. Pour ma part, nous leur offrirons le choix, le libre arbitre. Et essentiellement à faire la part des choses si une créature attaque parce qu’on empiète sur son territoire, ou si elle attaque pour tuer par plaisir et non se nourrir…

Je me lève et je me place à la fenêtre. Je reste quelques instants, silencieuse, en regardant la lune monter. Je me retourne et je souris.

- Dettlaff… t’ai-je déjà failli ? T’ai-je déjà menti sur quelque sujet que ce soit ? Je ne pense pas, alors… Je te demande juste une chose… C’est de croire en moi si tu ne peux pas croire en elle. Elle ne m’a jamais trahi, jamais déçue, et jamais fait défaut… C’est mon amie, ma petite sœur. Si je la suis, je souhaite que tu parviennes à me suivre… je ne te demanderai pas d’y prendre part si tu ne le désires pas… Et rien ne t’oblige à nous accompagner… Mais je sais que malgré tout, que ça soit ou non à mon insu, tu nous suivras lors de ce périple, si ce n’est que je suis peut-être encore la seule personne de ce monde qui t’empêche de basculer…

Je reste debout, ne regardant que Dettlaff avec un regard plein d’affection.

Date d'inscription : 30/12/2021

La Fille de Sang Ancien et la Dame Dragon

Iona & Ciri

Comme s'y attendait Ciri, Detlaff ne prit pas la chose très bien et se mit à lancer des regards noirs qui voulaient tout dire. Néanmoins, il resta « tranquille » et prit la parole. Forcément, il n'était d'accord que sur le fait que les humains pouvaient être de véritables monstres et proposa un exemple pour savoir comment Ciri réagirait. Il la mettait au défis ou quoi ?
La demoiselle prit une grande inspiration, restant très calme, et avala une grande gorgée de vin avant de reposer son regard sur le vampire pour lui répondre.

- Apparemment vous oubliez une chose... certains humains sont monstrueux, c'est clair ! Mais ne mettez pas tout le monde dans le même panier parce que ce fait est valable pour toutes les formes de vie. Certains vampire aussi sont des monstres ! Certains elfes sont des monstres... certains nains... idem pour les dopplers ! En revanche, tous ne le sont pas, et ça aussi c'est valable pour tous ! Si je suis capable de faire la différence, alors chacun peut le faire, il suffit de le vouloir. C'est là où l'éducation rentre en jeu. Si on vous apprend depuis tout petit à faire la part des choses, à apprendre à reconnaître le bon du mauvais... croyez vous vraiment que c'est inné ? Je vous l'assure ce n'est pas du tout le cas!

Iona défendit alors son point de vue. Elle essaya de lui faire comprendre qu'elle faisait confiance à Ciri et que qu'elle savait que tout serait fait de la meilleure façon possible. La jeune femme lui jeta un regard et lui fit un sourire chaleureux. Elle était bien contente que Iona ne la laisse pas se débrouiller toute seule pour faire entendre raison à un vampire de longue expérience, réticent à l'homme et têtu comme une mule. D'un autre côté, Ciri ne se serait pas démontée pour autant. L'expression têtue comme une mule lui allait également comme un gant ! Mais après tout, elle était de sang royal, elle avait appris depuis sa naissance à maintenir ses idées, à batailler pour les faire accepter.

- Merci pour ton soutien, Iona !

Elle reporta ensuite son regard sur le vampire qui semblait toujours bougon, lui fit un léger sourire qui se voulait compatissant et reprit la parole à son égard.

- Je me doute que vous en avez vu des vertes et des pas mures dans votre vie. Moi aussi vous savez, et pourtant je suis qu'une petite humaine insignifiante... Mais on arrive bien à partager une table ce soir et une cruche de vin, alors pourquoi nous on le pourrait et pas d'autres?

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Date d'inscription : 17/02/2023

J’écoute sa réponse. Elle pense qu’il peut y avoir du bon chez l’humain. Elle me semble vraiment idéaliste. Mon expérience m’a montré que ce n’était pas le cas. Et, à ses paroles, lorsqu’elle se qualifie d’humaine insignifiante, je ne peux m’empêcher de laisser échapper un léger rictus. Une héritière du don de Lara n’est pas vraiment ce qu’on pourrait qualifier de tel, elle n’est pas insignifiante, et difficilement assimilable à une humaine, de surcroit. Ce sang ancien qui coule dans ses veines, et pourrait délecter un amateur de cette substance je le sens d’ici.
Je prends le temps de me resservir un verre, apparemment, quoi que je puisse dire, leur décision est prise.
Partager un repas, aujourd’hui, certes, mais qu’en sera-t-il de demain ? Je me rappelle avoir partagé un repas avec Régis et le Sorceleur de Riv, et, peu de temps après, celui-ci me promettait que s’il me revoyait, ce serait lors d’un combat à mort.
Je vois une gorgée, puis, je les regarde lentement, l’une après l’autre.
D : Je vois que votre décision est prise, et quelles que soient mes objections, elles seront rejetées. Alors, je pense toujours que c’est une mauvaise idée. Déjà, parce que pour les humains, le concept de bien ou de mal s’arrête aux limites de leurs intérêts personnels.
Je reprends une gorgée.
D : Les humains aiment les conflits, mais dans un conflit, ce n’est jamais une question de bien ou de mal, mais de divergence de point de vue. Chaque camp cherchera à blâmer l’autre de tous les maux de la terre. Au final, le vainqueur gagnera toujours le droit d’avoir tort !
Je finis mon verre.
D : Mais, si vous pensez que c’est possible, que votre utopie deviendra une réalité, vous ne serez pas la première. Et je ne m’opposerai pas à vos desseins.
Au fond, je suis partagé, j’aimerais la voir se tromper, qu’elle me prouve que j’avais raison sur toute la ligne, mais, au fond, quelque chose voudrait qu’elle réussisse, qu’elle me démontre qu’il puisse y avoir quelque chose de bon en ce monde, que ce n’est pas l’antichambre de l’enfer tel que je conçois cette existence depuis presque un demi siècle.
D : Même si je sais que ce plan est voué à l’échec, j’ai quand même envie de vous donner un peu d’aide, si vous le souhaitez, par respect pour votre détermination.

Date d'inscription : 18/11/2021

Dettlaff avait complètement perdu foi en l’humanité. Ce n’était pas contre nous, mais il avait tant souffert. A cause de la race humaine. A cause des sorceleurs. Il a raison, je suis d’accord avec chacune des visions autour de cette table. Il ne manque qu’une vision, celle de Duny. Je fais un signe de tête à Ciri pour lui signifier que c’est ok, pas besoin d’en remettre une couche.

Quelque chose change soudainement dans le regard du vampire supérieur, comme une lueur d’espérance. Il veut qu’on lui prouve qu’il a tort, en tout cas il y a une grande partie de son être qui le voudrait. De l’autre il y a la bête acculée et méfiante qu’il est face à ce genre de challenge. Une nouvelle fois j’adresse un regard satisfait à Ciri pour lui signifier que c’est bon, plus besoin de le combattre.

- Avec plaisir… Ton aide est la bienvenue, enfin pour moi ! Tu es invité à nous suivre dans notre périple de quelques jours… Déjà tu pourras voir ce qu’on projette.

Car je ne pense pas que Duny va rentrer tout de suite, pas tant que Ciri est ici. Ou alors, je n’étais qu’une étape, une passade, dans son plan… Car si ça se dit, je n’étais qu’un moyen de parvenir à ces fins. Je me mortifie quelques instants avant de regagner la table. On nous ressert en vin avant de passer au fromage puis au dessert, et bien sur le vin qui s’accorde avec. Malgré l’ambiance, je me questionne. Duny m’a-t-il seulement aimé ? Pour de vrai ? Vu comment il a traité la mère de Ciri, j’ai soudainement des doutes, alors que je n’en avais jamais eu avant. Dans une tentative de conjurer mes pensées négatives, je finis par expliquer les différents points d’arrêt de notre périple.

- Nous irons à cheval, car dans une si belle région, ce serait dommage de ne pas profiter des paysages…

Date d'inscription : 30/12/2021

La Fille de Sang Ancien et la Dame Dragon

Iona & Ciri

Ciri avait bien remarqué le petit rictus qu'avait eu Detlaff au moment où elle se disait être une humaine insignifiante. Il devait avoir ressenti le lourd héritage de Lara Dorren qui coulait dans ses veines. Cependant elle ne releva pas. Certes, elle avait un pouvoir immense. Certes, elle avait la possibilité de faire de grandes choses, bien plus qu'une simple humaine. Mais malgré tout, dans sa façon de vivre, dans sa façon d'être, elle n'était rien de plus qu'une humaine !

Il « lâcha les armes » ensuite, expliquant qu'il avait bien conscience que quoi qu'il dirait sa décision était prise et ne changerait pas, mais tout en maintenant que pour lui, il s'agissait d'une mauvaise idée. En effet, il gardait en tête que pour l'humain le concept de bien ou de mal s'arrêtait au limites de leurs intérêts personnels. Il n'avait pas tord là dessus... mais encore une fois il oubliait un détail : c'était le cas aussi pour les non humains, ce qui, encore une fois, les plaçait tous dans le même bateau.

Malgré tout, le vampire restait de bonne composition. Il finit même par leur proposer son aide, ce qui était vraiment inattendu. Ciri termina alors son verre avant de lancer un grand sourire à Iona tandis que cette dernière lui jetait un air satisfait, puis elle reposa son regard sur Detlaff. La dragonne avait commencé à lui dire que son aide était la bienvenue, et, tout en acquiesçant vivement, Ciri en avait rajouté une couche.

- Bien sûr ! C'est gentil de votre part. Et pour être tout à fait franche, je ne m'y attendais pas.

Ravie que tout se déroule sans trop d'anicroche, la princesse écouta ensuite son amie expliquer qu'il faudrait y aller à cheval parce qu'après tout il aurait été dommage de rater tous ces beaux paysages. C'est vrai, chaque fois que Ciri venait à Toussaint, elle s’émerveillait des paysages qui s'offraient à elle. Et pourtant elle les connaissait ! Mais rien n'y faisait, elle restait toujours telle une enfant en pleine découverte de la vie, comme chaque fois que Geralt ou Yennefer lui montraient quelque chose de nouveau à l'époque, lorsqu'elle était jeune. Elle se rappelait la découverte de la magie... de voir ça, ça l'avait abasourdie la première fois.
Un nouveau sourire aux lèvres, elle reprit alors la parole, toute guillerette.

- Cela va être un voyage fabuleux ! Et même si au final le lieu ne convient pas, bien que j'espère que si, on aura eu l'occasion de passer du bon temps et c'est ça qui compte ! Profiter de la vie... j'en ai bien besoin après toutes ces années de fuite et de misère!

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